Passionné et investi d’une mission pour son club, Philippe Bapt est un amoureux de son sport, le rugby.
Comme de nombreux dirigeants de clubs amateurs, son quotidien est fait de succès, de belles histoires à raconter. Mais en cette période de crise, sanitaire et économique, assumer le rôle de dirigeant représente encore plus de difficultés. Il faut plus que jamais ressentir la passion et croire en ses rêves, croire en son club.
Philippe Bapt cultive des valeurs qui sont chères à 1896 : amitié, solidarité, respect. Fier de notre partenariat avec Philippe Bapt et avec le T.E.C, cette aventure s’annonce pleine de solidarité, de défis sportifs et de richesses humaines !!!
Entretien avec cet acteur du monde du sport amateur, sur ses motivations, ses difficultés et ses ambitions pour son club le T.E.C.
Bonjour Philippe, pouvez-vous nous parler de votre club, le T.E.C et de votre rôle au sein du club ?
Philippe Bapt : Alors le T.E.C ou Toulouse Electrogaz Club, est un des clubs historiques de Toulouse, fondé en 1957 est destiné au départ aux employés d’EDF-GDF, c’était à la base un club corpo. Le club et ses infrastructures sont au Bazacle, en centre-ville de Toulouse, proche de l’université Capitole I et l’équipe senior évolue en championnat Promotion Honneur. Il faut savoir que dans le centre-ville, nous sommes les seuls à bénéficier de ces infrastructures avec un terrain, une salle de musculation. Récemment nous avons remporté le bouclier Midi-Pyrénées de 1ère série en 2015. Le bouclier réserve PH en 2018. On a aussi une école de rugby et en jeunes on a 1 équipe junior et 2 équipes cadets, avec des joueurs issus du stade toulousain qui viennent prendre du temps de jeu chez nous.
Je suis arrivé au club en tant que joueur en 2006, j’ai été président une première fois en 2010. Pour l’anecdote j’étais le premier président du T.E.C à ne pas être salarié EDF-GDF ! Depuis cette année je suis co-président avec Sébastien Ariès.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous impliquer auprès du club ?
Philippe Bapt : Je suis un vrai passionné de rugby et passionné tout court et le T.E.C est une super aventure humaine que j’ai vécu en tant que joueur et que je vis aujourd’hui en tant que dirigeant. On a un bel effectif senior, qui est une belle bande de copains qui se maintient à un bon niveau de promo honneur et on forme de plus en plus de jeunes. En quelques années, nous sommes passés de 70 à 180 jeunes pousses en école de rugby. Le Stade Toulousain nous fait confiance et on est partenaire notamment sur la formation. Ils nous envoient du renfort pour nos équipes cadets. Nous sommes fiers d’avoir été encore labellisé 2 étoiles auprès de l’école de rugby. Nous accueillons aussi des jeunes en service civique et on travaille main dans la main avec l’association Rebonds !, qui aide des jeunes à s’insérer avec le sport. On aimerait attirer plus de filles vers le rugby et avoir une équipe féminine au T.E.C serait une belle consécration. Aujourd’hui, moi et tous les licenciés avons de belles ambitions et un beau projet pour le club à mener : l’aménagement du stade.
Pouvez-vous nous en dire plus ?
Philippe Bapt : Il nous manque aujourd’hui des infrastructures modernes pour accueillir nos supporters. On aimerait pouvoir proposer plus qu’une simple main courante pour ceux qui nous suivent et nous supportent depuis des années. On a besoin d’un vrai stade, pour porter haut les couleurs du T.E.C. C’est une vraie ambition pour moi de bâtir autour du club, c’est un gros challenge à relever mais on a les arguments et les institutions, notamment de la ville et de la région, qui sont de notre côté.
On sent en vous la passion et l’ambition pour le T.E.C, qu’est-ce qui vous anime ?
Philippe Bapt : Comme je vous l’ai dit je suis quelqu’un de passionné, voire même impulsif, mais je mets tout ça au service de mon club. Quelque part, j’ai envie de rendre au rugby ce qu’il m’a donné. J’ai fini ma carrière au T.E.C et j’ai toujours joué jusqu’à ce que le corps dise stop. Le rugby m’a aidé dans ma construction personnelle et m’a aidé à m’accepter malgré mon handicap.
Je suis atteint d’Hémiparésie de tout le côté gauche, une mobilité réduite, par exemple : je ne peux pas délier mes doigts, mais beaucoup de rééducation fonctionnelle dès mon plus jeune âge m’a permis de pallier en partie ce handicap. Le rugby donne de la force et ma paralysie ne m’a pas empêché de soulever quelques boucliers, avec le championnat Sciences-Po 1995, d’être vice-champion à l’ESARC 1998, de participer à la coupe du monde parlementaire en Australie en 2003 ou en tant que dirigeant au T.E.C. Cela fait de moi quelqu’un d’engagé à tous les niveaux, que ce soit au T.E.C, en politique ou dans mon travail. Avec ce nouveau challenge à relever, la construction de notre stade, le futur s’annonce animé et passionnant !
En tant que dirigeant de club amateur, quelles sont vos difficultés au quotidien ?
Philippe Bapt : Je ne vais rien vous apprendre mais la crise du Covid, c’est la principale difficulté du moment. Nous économiquement, au moins pour cette saison on devrait s’en sortir mais l’avenir est très incertain.
Mais sportivement, c’est une catastrophe ! Avec les restrictions, on ne peut plus accueillir nos joueurs dans les vestiaires, ils doivent aller se doucher chez eux. Quand on est en juin, que le soleil se couche tard et qu’il fait beau c’est moins problématique mais là, l’hiver approche. La semaine dernière, nous avions un déplacement à l’Aviron Castrais. Le temps est mauvais, il y a du vent, il fait froid et il pleut. Mais en plus il faut dire à nos joueurs de se changer dehors ?! Et après le match de prendre leur voiture, de rouler plus d’une heure jusqu’à chez eux encore en crampons et plein de gadoue ou de flotte ?! C’est plus possible, ça devient ingérable. Pareil pour nos jeunes ! Quand y’a école de rugby le mercredi, d’habitude on reçoit les gamins, ils viennent, s’entraînent et restent avec les copains, prennent le goûter, etc. Mais là, on leur dit quoi aux gamins ? On peut plus vous garder alors rentrez chez vous ?
Avec le Covid, il faut continuer à faire vivre notre club et gérer les difficultés normales : organiser, recruter, etc… En plus, cette crise a un fort impact sur l’économie de la ville. Il risque d’y avoir un effet de capillarité. On voit que l’aéronautique et Airbus serrent les dents et que des sous-traitants risquent de fermer. Cela aura forcément des répercussions sur d’autres secteurs.
Qu’est-ce qui vous a décidé d’investir dans les solutions de 1896 ?
Philippe Bapt : Aujourd’hui au T.E.C, nous organisons une réunion avec nos partenaires une fois dans l’année. Grâce à 1896, on va garder et maintenir un lien avec eux toute l’année. Cette solution est bonne pour un petit club comme nous car elle peut apporter du peps à la relation avec nos partenaires. Cela nous permet de donner de nos nouvelles, d’entretenir la relation avec ceux qui investissent et font confiance au T.E.C. C’est également une belle approche pour professionnaliser la démarche, avec des contenus de qualité qu’on ne serait pas capables de proposer en interne. 1896 apporte de l’originalité et donnera encore plus envie à des entreprises de croire en nous et de se faire plaisir. C’est bon pour nous et pour notre vie associative.
Un petit scoop pour nous, vous l’appellerez comment ce stade alors ?
Philippe Bapt : J’avais pensé à Jean-Pierre Villenave, qui était une figure du club, un grand monsieur et a compté beaucoup pour moi. Il nous a malheureusement quitté il y a quelques années.
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écrit par Louis Henry